Quel artiste peut se targuer d’interpréter le même soir une valse de Chopin, des chansons de Michel Legrand, un tango et un morceau de musette ? Richard Galliano a toujours ouvert son accordéon au-delà des frontières musicales : le concert célébrant ses 50 ans de carrière ne fait pas exception. Tournée de son album The Tokyo Concert, ce récital en solo convoque le répertoire de ses amis musiciens, notamment Claude Nougaro, Astor Piazzolla et Michel Legrand.
La musique de Richard Galliano a en effet accompagné d’immenses artistes, faisant parfois naître des chansons qui font partie du patrimoine français comme « Vie Violence » ou « Allée des brouillards » de Claude Nougaro. Mais au-delà de nous faire fredonner des airs connus de tous, Richard Galliano parvient à nous emmener dans des univers plus confidentiels, du côté du jazz ou du tango. Auréolé de deux Victoires du jazz, le musicien est aussi un homme d’improvisation. En solo, il n’hésite pas à sortir de sa partition pour laisser libre cours à ses envies et proposer de nouvelles variations autour de ses morceaux. Les yeux fermés, il fait vibrer les lames de son accordéon et nous entraîne alors dans un voyage musical intime et puissant.
D’une musicalité exaltante, l’album The Tokyo Concert s’écoute et se vit comme un voyage, surprenant par l’éclectisme de ses escales, passant de Debussy à une valse de sa composition, d’un enchaînement de trois titres de Michel Legrand à un clin d’oeil au Brésil puis à l’Andaluza.
Le Monde